De lourdes gouttes de transpiration tombaient du visage de la jeune fille. Ce n’était pas qu’Hélène ne supportait pas la chaleur moite d’Amazonie ; mais plutôt que le nombre de bagages qu’elle traînait derrière elle lui pesait. Non seulement elle portait les siens, mais également ceux de Sérénité … elle avec accepté cette charge supplémentaire sans protester, se sentant toujours coupable envers la magicienne. C’était après tout à cause de son geste inconsidéré qu’elles se trouvaient dans cette école, elle devait donc en assumer les conséquences.
Après avoir passé le grand portail d’Héméra, un autre obstacle se présenta à elle : des escaliers. De gigantesques et interminables escaliers qu’il fallait gravir pour porter les bagages de Sérénité jusqu’à son appartement … Soupir. Et il faudrait sans aucun doute en gravir de nouveaux pour arriver ensuite à son dortoir.
Reprenant son courage à deux mains – façon de parler, car lesdites mains étaient déjà occupées – elle commença l’ascension fastidieuse. Elle arriva finalement devant la porte de la chambre de Sérénité, à bout de souffle. Elles n’avaient pas croisé âme qui vive dans les couloirs ; peut-être à cause de l’heure plus que matinale. Hélène, après la information que lui avait données la magicienne, avait hâte d’explorer Héméra et de rencontrer d’autres élèves. Très curieuse, elle se demandait comment ils vivaient avec leurs différences. Ce ne devait pas être facile tous les jours ; même elle, avec ses maigres dons, avait eu quelques problèmes avec ses parents. Ils avaient au début eu du mal à croire qu’elle voyait des esprits sur les lieux d’anciens cultes.
Elle posa toutes les valises et autres sacs sur le sol de l’appartement, puis s’essuya le front du dos de la main. Il ne restait plus qu’à voir si Sérénité voulait autre chose d’elle, puis porter ses propres bagages dans la tour de Remissus.
Elle se tourna vers la magicienne, interrogatrice.
Sérénité répond, puis sujet libre.