École Héméra
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École Héméra

École de Sorcellerie
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 "...Il est immonde, ce carrelage."

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Niya Kelyela
Élève de Remissus - Première année
Niya Kelyela


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MessageSujet: "...Il est immonde, ce carrelage."   "...Il est immonde, ce carrelage." EmptyDim 15 Juil 2007 - 22:40

[Cass, tu as le droit de t'émerveiller encore une fois ]


Niya s'enorgueillisait de la bravoure de son peuple, de sa clairvoyance, de son savoir-faire, de ses impressionnantes connaissances sur le seul environnement qui valait la peine d'être connu -l'Amazonie. L'adolescent mettait donc toujours un point d'honneur à prouver que lui et les siens connaissaient la forêt mieux que personne, et qu'ils ne la craignaient pas comme ces stupides Américains ou autres Européens.
Les proches de Niya étaient habitués à ses lubies ; cette fois, il s'agissait de démontrer qu'il n'avait pas peur de voyager de nuit dans la forêt. Gunyo, son père, n'avait pipé mot, se rendant bien compte que l'idée du 'défi' détournait Niya du profond dégoût qu'il avait pour l'école et de l'indignation qu'il éprouvait à y être envoyé. En revanche, Fenella, sa mère, avait argué que l'école était tout de même loin, et qu'il lui faudrait plusieurs jours pour s'y rendre. Connaissant son fils, elle se garda d'évoquer le danger qu'il courrait s'il dormait seul dans la forêt, et préfèra accentuer l'aspect long et pénible du voyage.


"Laisse au moins ton frère t'accompagner -il peut t'emmener avec la mobylette, hein, Ianué ? (1)"

Ianué, toujours prêt à rendre service, avait acquiescé, et Niya, même s'il ronchonna un peu à la perspective de se faire accompagner à l'école par un adulte qui serait responsable de lui -ce qui signifiait qu'il passait pour un enfant, ce qui était toujours vexant-, n'avait pas de réelle objection. Il tanna cependant son frère pour maintenir l'idée du voyage nocturne. Ianué, conciliant, acquiesça encore une fois, malgré un commentaire à but moralisateur de Fenella, dans la veine "Mais-pense-donc-à-ton-frère-qui-va-être-fatigué, et-qui-ne-pourra-pas-aller-pêcher-le-lendemain, et-que-mangera-sa-femme-et-et-et....". Seule sa fille aînée eût le courage d'interrompre sa mère dans son monologue. Aucun de ses fils n'y prêta vraiment attention.

Ce fut donc tôt le matin que Niya et Ianué arrivèrent à Héméra. L'adolescent commençait à ressentir les conséquences de sa décision -un jour et une nuit -presque sans pauses- à mobylette sur les chemins inexistants d'Amazonie lui avaient fusillé le dos, en plus de l'avoir fatigué à outrance. Et le sac de toile contenant ses affaires qui battait dans son dos n'arrangeait rien. Dieux, que le siège de cette mobylette était pourri...
Ianué adressa un sourire chaleureux à Niya lorsque celui-ci descendit de l'engin.


"Ca ira ?"
"Je vais passer je-ne-sais combien de temps en compagnie de créatures bâtardes et monstrueuses. Alors non."

Ianué plissa un peu les yeux, rieur, et son sourire se fit mi-compatissant, mi-complice (un évènement pour Niya, qui n'avait jusqu'alors connu que de très rares moments de complicité avec son aîné). Il ne releva pas les propos insultants de son frère -il avait appris à la dure que toute remontrance adressée à Niya entraînerait forcémment un débat long et tuant. Il se contenta de remettre en marche le moteur.

"Reviens-nous vite."
"Je suis prêt à repartir maintenant."

Niya eût-il été plus jeune, sa mine renfrogné et la note d'espoir dans sa voix auraient poussé Ianué à lui ébourriffer les cheveux en riant avant de le laisser remonter sur la mobylette et de repartir aussi sec avec lui. Mais 15 ans, c'était très proche de l'âge d'homme. Désespérément proche.

Niya regarda son frère s'éloigner en soulevant un nuage de poussière, et fit un effort énorme pour ne pas attendre qu'il ait disparu de son champ de vision avant de bouger. Se tournant vers le bâtiment hideux qui allait lui servir de résidence pour les mois à venir (il se refusa à songer "ou les années"), l'adolescent se composa un air de suprême dédain, réajusta la bride unique -l'autre était cassée- du sac de toile sur son épaule, et se dirigea vers l'école.

Une fois à l'intérieur -après avoir traversé un parc d'un vert absolument pas naturel du tout en cet saison, ce qui lui avait donné des frissons- Niya eût la conviction que la plupart des... "personnes" qui vivaient là ne venaient pas du coin. Il faisait FROID, à l'intérieur. Le genre de température complètement anormale par ici, qui semblait spécialement présente pour accueillir les étrangers et les faire se sentir chez eux.
Niya détestait que les étrangers se sentent chez eux chez lui.

Du coup, son bermuda et son débardeur légers lui semblaient un peu trop légers -attendez, non. C'était à la température de s'adapter à ses vêtements, pas l'inverse !
Niya avança d'un pas circonspect tout en détaillant le couloir. Le plafond était ridiculement haut, les ornements muraux étaient hideux, les statues semblaient déplacées et grossières, les dalles à l'occidentale étaient immondes.


oO Papa... Tu as osé me dire que je me "plairais" dans cet endroit abominable ? Oo

Les voix sifflantes qui chantonnaient autour de Niya étaient peut-être pour quelque chose dans son malaise. Loin des grigris de son père...
L'adolescent caressa inconsciemment la ligne noire qui lui barrait horizontalement le visage.


oO Les sceux, fais confiance à ces putains de sceaux. Oo









(1) : Ianué étant le prénom du frère aîné de Niya. Pour ceux qui n'avaient pas compris Mr. Green Oh, et il parlera en orange.
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Wilhelmina Hamilton
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MessageSujet: Re: "...Il est immonde, ce carrelage."   "...Il est immonde, ce carrelage." EmptyMar 7 Aoû 2007 - 18:55

La peluche n’avait pas aimé le voyage. Will avait eu toutes les peines du monde à cacher son mal de l’air lorsqu’ils avaient survolé l’atlantique ; elle avait voulu passer le reste du voyage au calme en l’enfermant dans une de ses valises, mais la peluche s’était débattue, menaçant d’attirer l’attention sur elle. Attention du reste des voyageurs qui, au final, avait quand même été captée lorsque cette fille tenant si fort cette peluche verte et parlant toute seule était passée devant eux. Au premier vol avait succédé un deuxième qui s’était lui-même achevé sur un voyage en train auquel il fallait rajouter le trajet en autocar. A mesure qu’elle prenait ses correspondances, les moyens de transport devenaient de plus en plus délabrés, inconfortables. La température étaient de plus en plus insupportable, à l’image de l’agacement de la peluche. Le voyage avait mal commencé et ne s’était pas amélioré. Elle avait rêvé de longues heures durant, pour faire passer un temps qui s’éternisait, de la sensation d’un objet froid qui se poserait contre son front brûlant. En résultait au final un sentiment amer de désappointement et de désespoir, les mots « frais » et « froid » ne paraissant avoir ici une signification matérielle qu’en échange de cents et de milles qu’elle ne possédait bien évidemment pas. Le monstre bourré de coton n’avait, alors, qu’harcelé un peu plus une tête déjà migraineuse. Will espérait sans y croire que la peluche agissait comme ça par altruisme, dans le seul but de lui changer les idées en la forçant à se concentrer sur des problèmes qui ne dépendaient pas uniquement de conditions extérieures. Le regard courroucé qu’elle obtint comme réponse et ses gesticulations constantes finirent par avoir raison de ses espérances enfantines. Ca n’était pas la première fois qu’elle tentait de se montrer positive, sans résultats.

Et puis il avait fallu marcher, alors qu’elle était complètement fourbue et endolorie par son inactivité, que l’air ambiant l’étouffait, que le soleil tapait, que sa valise était lourde et que la boule verte continuait à faire des siennes. Will avait fini par trouver comment rentabiliser chaque main, une tenant la valise et l’autre enserrant les gesticulations du monstre. Des heures avaient pu s’écouler pendant cette marche infernale, ponctuée par ses arrêts tous les cent mètres pour échanger la tâche respective de chacun de ses bras. Une fois arrivée devant la haute grille, la jeune fille avait été prise d’un doute subite. Peut-être que ça n’était pas ici, qu’elle s’était trompée… ? Sa mère n’avait pas eu l’air de trouver irresponsable de l’envoyer seule, aussi Will s’était-elle interdit le moindre commentaire, la moindre demande. Le fait d’être perçue comme bizarre, voir inquiétante avec cette créature verte, avait dû la protéger durant son périple. Est-ce qu’elle saurait revenir sur ses pas ? Un regard en arrière, juste pour vérifier qu’elle était bien au milieu de nulle part, Will poussa le portail et se mit à traverser le parc, sans remarquer qu’elle avait lâché son étreinte autour de la peluche.

La bonne destination devait bien être ce grand bâtiment. Elle se voyait de toutes façons mal aller d’elle-même dans l’amas d’arbres, bien plus dense que là d’où elle sortait. Elle n’aimait pas ce silence pas silencieux, avec des bruits qu’elle ne reconnaissait pas. Elle n’aimait pas ce soleil. Elle n’avait pas non plus envie d’entrer dans un endroit confiné, qui étoufferait encore certainement plus qu’au dehors. Un peu plus loin, de l’eau miroitait dans ce qui semblait être un grand lac ; elle était certainement brûlante et verdâtre. Et, il y avait aussi cette chose qui bougeait, là-bas, qui remuait, qui fonçait droit vers…

La jeune fille aperçut le premier coup sans le voir. Une boule verte qui fonçait en direction de sa tête, et qui la percuta de plein fouet, délibérément. C’était humide, oui, mais sans être froid. Et c’était lourd. Will était fatiguée. Will avait passé les deux derniers jours à voyager et à garder une peluche récalcitrante. Will avait mal à la tête et n’avait pas envie de faire face à davantage de problèmes. Le pire, c’était qu’elle était encore persuadée qu’il devait s’agir d’un jeu…
Au lieu de simplement encaisser le coup, elle se laissa emporter pour s’écrouler sur l’herbe humide qui, comme le reste, n’arrivait pas à la rafraîchir. Le côté gauche de sa tête était trempé, mais d’une eau qui lui paraissait aussi chaude que l’air ambiant. La seule impression qu’elle en tirait était désagréable : le monde autour d’elle se mettait à fondre et à couler sur son visage.

Un rire raisonna dans sa tête. La peluche n’avait rien trouvé de mieux à faire que de plonger dans l’eau, se gorger dans cette fichue eau qui ne ressemblait pas à de l’eau mais qui l’alourdissait considérablement comme le faisait de l’eau normale, et s’était mise en tête de
– gentiment – la frapper de son propre corps de synthétique. Will eut la confirmation que tout ceci n’était qu’un jeu. Elle avait déjà pu le constater à maintes reprises, mais le monstre semblait être de ceux qui ne tirent aucun plaisir à maltraiter un jouet si celui-ci n’essaie pas au moins de se défendre. Des velléités de pulsions sadiques, sans doute.

La jeune fille se releva, réussit à se protéger de son bras pour éviter une nouvelle attaque, reprit sa valise en main et se mit à courir aussi vite qu’elle put vers le château, en zigzagant. Il faudrait aussi qu’elle pense à trouver un endroit pas trop humide, pour qu’elle puisse sécher ; est-ce que les peluches pourrissaient ? Si elle se mettait à pourrir, les choses seraient certainement pires, bien pires…

Habituellement, le transport de sa valise dans des escaliers lui avait toujours posé problème, mais, là, concentrée sur autre chose, il lui semblait qu’elle était aussi légère qu’une plume. Dernière marche, elle poussa de son épaule la porte pour entrer à l’intérieur et…

Ce coup-ci avait une nouvelle fois eu raison d’elle, s’aperçut-elle quelques centièmes de seconde avant que sa tête ne heurte le sol froid. Sol… froid. Froid. Froid. Froid.
Le mot se répétait comme en écho dans sa tête, balayant le reste. Il était froid. Elle sentait ce froid. Elle était enfin dans un univers normal. Ces quelques constatations suffirent à réveiller un restant de fierté et d’amour-propre – tout petit, certes, qui avait pour l’instant survécu à (presque) tout.
Sa main bondit dans les airs, attrapant la peluche qui avait suivi sa chute, et elle en profita pour se relever partiellement, dans une position qui lui paraissait plus confortable. Utilisant sa deuxième main pour maintenir la peluche et l’empêcher de fuir quelques mètres plus loin, elle étira sa tête, coinçant ses pouces dans sa bouche. Peluche qui répliqua par un regard noir, s’arrêtant momentanément de bouger comme à chaque fois qu’elle allait faire une attaque massive ; il ne lui manquait plus qu’à tirer la langue que sa tête soit vraiment plus horrible que d’habitude. Maintenant… maintenant qu’ils étaient seule, le monstre allait payer pour ce voyage cauchemardesque, et pour tout le reste par la même occasion.


"Tu croyais que t’allais t’en tirer comme ça, hein… ? Tout ça, même pour cet endroit, c’est de ta faute ! Assume !" siffla t-elle en secouant la peluche, qui, comme elle le faisait à chaque fois, choisit de ne pas répondre.
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Niya Kelyela
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MessageSujet: Re: "...Il est immonde, ce carrelage."   "...Il est immonde, ce carrelage." EmptyMer 8 Aoû 2007 - 13:01

Il y eût un bruit. De porte. En entrant, Niya avait soigneusement fermé ladite porte -il fallait empêcher ce froid malsain d'envahir et de contaminer l'Amazonie ! Le bruit qu'il venait d'entendre ne pouvait donc résulter que de l'ouverture de la porte. Ouverture qui ne pouvait avoir été effectuée que par quelqu'un. Quelqu'un qui voulait entrer ici, donc quelqu'un qui avait des raisons de se trouver ici -puisque personne de normal et de sain ne voudrait se mêler aux créatures qui hantaient les lieux (Niya oublia momentannément et de façon bien pratique sa propre présence dans l'école).

oO Il y a un monstre dans mon dos. Oo

Alors qu'une petite partie de l'esprit de Niya songeait avec appréhension quelque chose comme "Mon premier monstre, je vais voir mon premier monstre. Est-ce qu'il risque de m'attaquer ? Quel aspect contre-nature a-t-il ? ...Qu'est-ce que je fais s'il m'attaque ??", une autre partie de lui-même, plus jeune et plus bruyante, restait bloquée sur "Un monstre. Il y a un monstre dans mon dos !".

L'adolescent amorçait un mouvement pour se retourner lorsqu'il entendit distinctement une voix de fille :


"Tu croyais que t’allais t’en tirer comme ça, hein… ? Tout ça, même pour cet endroit, c’est de ta faute ! Assume !"

oO C'est à moi qu'elle s'adresse ? ...Mais de quel droit est-ce que cette créature me parle ?? Et elle ose me reprocher... prétendre que c'est de ma faute ?! (1) Oo

Niya se retourna rageusement, pour faire face à une fille blanche -il avait toujours un peu de mal à évaluer l'âge des gens, mais elle lui semblait plus jeune que lui -d'une certaine façon, Niya pressentait qu'il supporterait très mal le fait que certaines de ces choses soient plus âgées que lui. Elle se tenait juste devant la porte, et elle avait l'air... normale, pour une Européenne. La déception en Niya le disputait au soulagement et à la révulsion -elle était forcémment un monstre, ce qui signifiait qu'ils prenaient parfois l'apparence d'humains pour tromper le monde. C'était inadmissible.
Mais... bref. C'était une Européenne -ou une Américaine du Nord, pour ce que ça changeait-, et elle n'aurait jamais dû fouler ce sol. Qu'elle avait l'air stupide, avec sa peau bêtement blafarde, ses cheveux trop clairs, et cette chose verte... Minute. Chose verte ? C'était à ce machin inanimé -et hideux- qu'elle s'adressait, semblait-il. Donc pas à Niya.


oO ... Oo

"Mais qu'est-ce que tu fous ?? Tu parles toute seule ?"

...Mais cela ne suffisait évidemment pas à ôter à Niya l'envie de répliquer. En anglais -langage désespérément simpliste, et assez méprisable, somme toute-, puisque c'était dans cette langue qu'elle avait parlé.
L'adolescent se rapprocha de quelques pas -pas trop près, tout de même, mais juste assez pour pouvoir mieux distinguer le visage de la fille -quelconque ; moche, même, décida-t-il- et ce qu'il identifia comme une peluche.









(1) : Non, il ne comprend pas exactement de quoi il retourne. Oui, ça lui suffit pour se mettre en colère.
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Wilhelmina Hamilton
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MessageSujet: Re: "...Il est immonde, ce carrelage."   "...Il est immonde, ce carrelage." EmptyVen 17 Aoû 2007 - 12:01

[OMG. Tentons de garder une cohérence quelconque en ce message. Pitié T_T... ? Pas La Fontaaaaaaaaaiiiine-euh ! XD]


Secouer la peluche en mettant en évidence toutes ses fautes ne lui avait jamais arraché la moindre expression de culpabilité ou de remord. Pourquoi cette fois-là aurait-elle été différente des autres ? Néanmoins, pour Will, ça n’était pas la recherche d’une quelconque prise de conscience qui motivait, mais plutôt le sentiment d’apaisement que procurait ses élucubrations régulières sur le responsable de ses maux. Ceux qui disaient que la vengeance était vaine n’étaient que des moralisateurs débilisants doublés de crétins ; dans cet endroit paumé, soigneusement choisi par les pattes du Monstre qui aurait dû être un élément de consolation, et non d’aliénation à lui seul, le secouer, l’étirer, tenter de lui infliger la moindre humiliation était reposant, restaurait un semblant de justice.
Justice qui n’affectait pas le monstre, constata Will une énième fois en contemplant la langue rouge sortire de sa bouche pour s’étendre jusqu’à son menton, enlaidissait encore davantage son visage de peluche. Alors qu’elle essayait de la garder en son pouvoir, ses mains pressaient le corps spongieux. Quoiqu’elle fasse, ce serait elle et elle seule qui aurait à subir quelque chose. Le moment où ses envies de tortures s’évaporeraient, et où, du même coup, elle relâcherait la peluche d’un air découragé en lui accordant une nouvelle occasion de regretter de lui avoir restituer la liberté qu’elle n’avait jamais perdue approchait, quand une voix retentit.

Will arrêta tout – de tirer de chaque côté de la peluche, de chercher des arguments pour la brûler vive, de se questionner sur l’endroit où elle pourrait l’enfermer le cas échéant, de se demander si ses vêtements sécheraient bien dans cet endroit humide, et même, de respirer – en reconnaissant que la personne à qui appartenait cette voix ne devait pas être une fille. Dès lors, le contenu de ses paroles importait peu ; elle avait eu juste le temps de noter, en plus du reste, le ton agressif, qui la confortait dans ce qu’elle savait déjà. Il y avait quelqu’un, quelqu’un qui n’était pas une fille, non loin d’elle.

Lentement, avec autant de précautions qu’elle le pouvait, Will releva légèrement la tête, juste assez pour voir ce qu’il y avait en face d’elle.
Un garçon, elle avait vu juste. Quelqu’un d’ici. Quelqu’un que son entourage aurait qualifié de « sauvage » s’il lui en avait fait la description. Quelqu’un qui était certainement dangereux, ce depuis sa naissance, juste en venant au monde en tant que garçon.

Avant qu’elle ait pu assimiler une nouvelle information,
il se dirigea de lui-même dans sa direction. Will se sentait presque capable de donner le nombre d’atomes qu’il avait dû franchir – des milliards, soient des milliards de petites choses qui le rapprochaient d’elle. Elle n’eut pas à commander une nouvelle série de mouvements ; ses réflexes firent tout le travail, sans qu’elle ait à lâcher la peluche. Reculer, se servir de ses jambes pour reculer, reculer, ne fut que l’affaire de quelques secondes. Mais c’était sans compter la porter. Le dos de Will heurta le bois, obstacle du seul type de fuite par le chemin d’où elle venait qu’elle arrivait à conceptualiser.

"M… m’approchez pas !"

Ses tremblements, qui se répercutaient dans sa voix, rendaient une éventuelle défense de sa part peu crédible. Il allait partir, la laisser tranquille, hein... ?
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Niya Kelyela
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MessageSujet: Re: "...Il est immonde, ce carrelage."   "...Il est immonde, ce carrelage." EmptyDim 10 Fév 2008 - 22:32

Niya haussa un sourcil en constatant à quel point la fille avait l'air ébranlée par sa provocation. Il n'avait pourtant pas été aggressif. Ni menaçant. C'était quoi, cette réaction loufoque, absurde, complètement... complètement illogique ?! Cette fille agissait comme une bête acculée.

oO Mais... j'ai (1) rien fait ! Oo

Dans sa retraite hideuse de lâcheté et d'évidente stupidité, l'Européenne heurta la porte de l'école, et elle tenta misérablement d'éloigner Niya :

"M… m’approchez pas !"

La scène renvoya soudain à Niya l'image de le bête acculée qu'il avait lui-même été, le jour de son agression par des esprits affamés. Malgré les années, le souvenir de son impuissance, de sa terreur, de sa lutte animale pour reprendre le contrôle de lui-même, lui faisait encore l'effet d'un violent coup de machette au visage. La blessure était toujours là, insolente, cuisante, impérieuse.
Une pensée salvatrice frappa alors Niya de plein fouet (2) : comment, DE QUEL DROIT cette fille blanche, cette Européenne, cet ENVAHISSEUR hideux osait-il lui rappeller l'enfant de ses souvenirs ??!

L'adolescent plissa le nez en une grimace de dégoût, alors que ses yeux se rétrécissaient sous l'effet d'une colère brutale, infantile. Il fit un pas de plus en direction de la fille, et lui crâcha, d'une voix vibrante de rage et de mépris :


"De quel droit une étrangère, qui souille la terre de mon peuple de sa pâleur cadavérique et de sa magie impure et malfaisante, un disgracieux parasite qui converse avec des objets comme avec ses hideux semblables, un monstre, me donne-t-il des ordres quant au droit que j'ai d'aller et de venir SUR MA TERRE ?!!"

La fin de sa diatribe, qui s'était faite cri, résonna lugubrement dans le hall vide et démesurément grand.










(1) : encore

(2) : Un passage à tabac mental \o/
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Wilhelmina Hamilton
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MessageSujet: Re: "...Il est immonde, ce carrelage."   "...Il est immonde, ce carrelage." EmptyMar 15 Juil 2008 - 17:28

[Et moi, je suis pas en retard. Na Mr. Green]




Will étouffa la peluche pour tenter de se protéger de l’attaque auditive. Il était en colère. Elle… elle était tombée sur un garçon, et un garçon colérique, agressif, qui ne cessait de se rapprocher d’elle. Cet endroit était-il désert ? Est-ce que quelqu’un finirait par venir l’aider ? Et s’ils étaient seuls dans ce château ? « Sa terre »… elle était en terrain inconnue, il était en terrain conquis. Et si on lui avait menti ? Cet endroit n’avait rien d’une école, et la sécurité qu’elle devait lui apporter…
En une fraction de seconde, Will effleura tout ce qui pouvait lui arriver, tout ce qu’
il pourrait lui faire, avant de décréter qu’elle n’avait pas envie de le savoir.

L’essentiel, c’était que tout ce qui pouvait lui arriver arriverait à cause de la peluche. Depuis le début, elle s’était moquée d’elle ; elle avait pris les décisions à sa place, et Will avait toujours dû en subir les conséquences – à sa place. Même maintenant, elle ne faisait rien pour l’aider.



"C’est pas vrai, pas vrai, pas vrai !" lâcha-t-elle en essayant d’éviter d’écouter les mots qu’il pouvait bien prononcer.


A force de presser le corps humide de la peluche contre le sien, elle avait fini par être intégralement trempée. Même si le démon vert ne proposait pas son aide, Will comptait sur lui. Il avait réussi à se débarrasser de types bizarres, auparavant. Pourquoi est-ce qu’il ne faisait rien ? Pourquoi est-ce qu’il restait là à…



* … *


Ouvrant les yeux, Will réalisa brutalement qu’elle l’empêchait d’agir. La tête de la peluche avait réussi à se tendre vers le plafond, dans une posture d’agonie. D’ailleurs, elle semblait un peu plus verte que d’habitude. Elle était en train de l’étouffer.

La jeune fille desserra son étreinte, et, au même moment, choisit d’accepter l’aide que la peluche ne lui offrait pas.



"Allez-vous-en !" cria-t-elle en fermant les yeux, montant toujours un peu plus dans les aigus.


Elle saisit un bras de la peluche et la lança en direction du garçon.

Le poids anormal qu’elle avait senti, renforcé par le grotesque « plotch » qui correspondit à sa réception lui fit rouvrire les yeux. Will constata que la peluche était tombée par terre, entre elle et lui, et que son action n’avait donc servi à rien. Encore spongieuse, elle était lourde. Pire, comme si la peluche voulait lui faire prendre conscience qu’elle avait perdu son seul pseudo-allié, qu’elle ne reviendrait pas vers elle pour l’instant, ou qu’elle jouerait à la vraie peluche, Will commença à entendre son ricanement dans sa tête.
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Amadeo Argento
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MessageSujet: Re: "...Il est immonde, ce carrelage."   "...Il est immonde, ce carrelage." EmptyDim 10 Mai 2009 - 16:44

Amadeo avait été prévenu de l'arrivée d'un Rémissus, Niya Kelyela. Curieux (toutes sortes de créatures étranges peuplant cette école), et aussi parce que c'était son devoir que d'accueillir les nouveaux de sa maison, il descendit, en espérant d'avoir pas mis trop de temps à se changer.

Il maudissait la chaleur moite continuelle de ce pays. Elle empêchait tout port digne de vêtements classes.
Enfin, de toute façon, en semaine il était forcé de porter cet uniforme qui était loin de faire partie de la catégorie sus-citée. Et qu'il se hâtait d'enlever à l'intimité du dortoir pour des vêtements d'un style plus familier.

D'où l'obligation de se changer...

Au moment où il arrivait, il se crut dans un film policier (oui, il avait déjà vu un film policier). Un méchant malfaiteur menaçait d'un air menaçant une petite fille innocente affichant tous les airs de l'effroi et se défendant pitoyablement avec une peluche.

Tendant le doigt vers le méchant malfaiteur, il fit ce que tout bon héros de film policier se doit de faire et interpela ledit méchant d'une voix ferme et avec classe (écornée - mais si peu - par l'uniforme).


"Plus un geste !"
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Niya Kelyela
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MessageSujet: Re: "...Il est immonde, ce carrelage."   "...Il est immonde, ce carrelage." EmptyDim 10 Mai 2009 - 18:50

Le cri désagréablement aigu de la fille acheva de mettre Niya dans une colère noire. Elle lui demandait de s'en aller ? DE S'EN ALLER ? Alors qu'il venait de lui signifier clairement qu'elle était une étrangère sur SES terres à LUI ? Pour quoi se prenait-elle ? Pour une sorte de COLON ?! C'en était trop. Cette école toute entière, cette légion de monstres qui arrivaient et se posaient en conquérants alors qu'ils n'avaient rien, qu'ils ne comprenaient rien-


"Toi, va-t-en ! Toi, disparais de ma vue, sale monstre ! Vous ne respec-"

Niya fut coupé dans son élan par le lancer pour le moins inattendu de la peluche par la fille. C-c'était... ! C'était tout bonnement ridicule, c'était risible, c'était n'importe quoi !!

oO C'est quoi, cette fille qui ne sait même pas gérer une dispute ??! ELLE SE FOUT DE MOI ?! Oo

L'adolescent serra les poings et s'apprêtait à gratifier la fille de l'engueulade de sa vie quand une voix masculine retentit. L'amazonien se retourna, avec la ferme intention de déverser sa gueulante sur le nouvel arrivant, quand son souffle se bloqua dans sa gorge.

oO O- où sont ses yeux ?? Est-il possédé ?! Qu... qu'est-ce qu'il fout ? Oo

Les esprits autour de Niya se mirent à siffler, à converser entre eux, et Niya eut beau claquer de la langue pour les faire taire, ils ne l'écoutaient pas. Il devait avouer que ce qui se dégageait de ce type était pour le moins inhabituel. Et cette posture incompréhensible... Allait-il l'attaquer ? Niya fronça les sourcils. Le bourdonnement des esprits l'empêchait de penser clairement. Se campant bien droit sur ses jambes et tournant le dos à la fille -déjà oubliée- il s'adressa au nouvel arrivant d'un ton méfiant.

"Qui es-tu ? (il ne put s'empêcher d'ajouter aussitôt, à contrecoeur, comme s'il ne voulait vraiment pas connaître la réponse mais n'avait pas le choix : ) Où sont tes yeux ?"

Niya n'aimait pas l'idée de parler avec cette chose, mais il devait savoir à quel genre de créature il avait affaire afin de pouvoir décider s'il pouvait ou non pratiquer un exorcisme.
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Amadeo Argento
Préfet de Remissus - Première année
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Amadeo Argento


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MessageSujet: Re: "...Il est immonde, ce carrelage."   "...Il est immonde, ce carrelage." EmptyLun 15 Juin 2009 - 16:41

Amadeo ne sut pas s'il avait calmé le jeu, mais il avait au moins détourné l'attention du méchant sur lui, comme dans tout bon film policier. La suite le dérouta un peu plus et il cligna desdits yeux d'étonnement, tout en baissant le bras maintenant que la direction pointée par ce dernier avait été vue de tous.

"Dans leurs orbites, je suppose, quoique je n'aie pas vérifié depuis environ 10 minutes."

Ren eut un instant de doute affreux où il se demanda si ses yeux y étaient vraiment. Mais dans le cas contraire il ne pourrait pas voir la scè- Ah ! Dans la pénombre ambiante, ses yeux devaient effectivement paraître au méchant comme deux trous noirs.
Il regretta sa précédente réponse, il aurait pu user du trouble pour intimider son adversaire.


"Je suis Renatus Amadeo Argento, préfet de Rémissus. Lequel - ou laquelle - de vous deux est Niya Kelyela? Et qui est l'autre?"

Peut-être Niya n'était-il - ou elle - aucun des deux. Ce serait facheux, il sortirait en quelque sorte de sa mission et perdrait en contenance. Quoique non, merde, il était Préfet après tout.
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